L’équilibre acido-basique de l’organisme est important pour rester en bonne santé. De multiples réactions biochimique au sein de l’organisme dépendent d’un équilibre subtil du pH des cellules humaines.

Le concept de déséquilibre acide-base n’est pas nouveau. En 1933 déjà, le docteur William Howard May publie « A New Health Era » dans lequel il annonce que toute maladie serait causée par une intoxication provoquée par une accumulation d’acide dans l’organisme.

Au milieu du 20e siècle, le scientifique Français Louis-Claude Vincent invente une technique permettant de mesurer certaines caractéristiques du sang, dont son pH.
Le pH mesure, sur une échelle de 0 à 14, l’acidité ou l’alcalinité d’un environnement.

Plus le pH est bas, plus la solution est acide ; plus il est élevé, plus elle est alcaline. Elle est neutre, ni acide ni alcaline, avec un pH de 7. En médecine, l’équilibre acide/base fait référence au pH (potentiel Hydrogène) sanguin qui doit être maintenu proche de 7,4.

Comprendre la régulation de l’équilibre acido-basique

Pour fonctionner de façon correcte, l’organisme doit avoir un pH équilibré. L’équilibre acido-basique dans le sang et les tissus régulent de nombreux processus biochimiques : respiration, excrétion, digestion et le métabolisme cellulaire dans son ensemble.

Dans le sang, des substances tampons agissent chimiquement pour stabiliser le pH. Dans le sang, ces composants sont notamment le bicarbonate, l’albumine, la globuline et l’hémoglobine.

Si le sang est trop acide, les reins excrètent dans l’urine l’hydrogène excédentaire et retiennent un excès de sodium. Le phosphore est indispensable à cet échange. L’organisme va le puiser dans les os, quand il n’est pas disponible de façon plus directe.

En cas d’acidose, le rythme de la respiration va augmenter pour éliminer l’acide carbonique par exhalation de dioxyde de carbone.

Comment mesurer l’acidité ou l’alcalinité de son organisme

Il est possible de tester le pH de son urine avec des bandelettes de papier spéciales pH. Ce papier réactif change de couleur en fonction du pH des liquides dans lesquels il est trempé.

La première urine excrétée au réveil le matin peut avoir un pH de 5 voire inférieur. Le corps se débarrasse de son acidité au cours du sommeil. Dans la journée, un pH sain doit être compris entre 7 et 7,5.

Conséquences d’une trop grande acidité

L’acidose n’est pas provoquée par l’ingestion d’aliments acides comme les agrumes, mais résulte en général de troubles du métabolisme, comme le diabète, de maladies rénales ou des troubles respiratoires.

Elle est également très souvent le résultat de notre alimentation moderne qui comporte trop de céréales, de viandes, de laitages et de sel. La tendance naturelle de l’organisme humain penche vers l’acidité, son propre métabolisme produisant des déchets acides éliminés essentiellement par les reins et les poumons.

Lorsque le fonctionnement de ces organes est perturbé, la production d’acide devient trop importante et les déchets sont expulsés vers le tissu conjonctif pour que le pH sanguin conserve une valeur normale. Ce processus d’acidification peut avoir pour conséquence un processus de vieillissement cellulaire et constitue un terrain favorable à l’apparition de nombreuses maladies.

Fonctionnement du système digestif et acidité

Les cellules de la paroi de l’estomac produisent de l’acide chlorhydrique en vue de digérer les aliments. Il est suffisamment concentré pour causer une légère sensation de brûlure s’il mis en contact avec la peau.

L’acide chlorhydrique agit sur les aliments, surtout sur les protéines, activant le processus de dégradation appelé hydrolyse et facilitant le travail d’une enzyme appelée pepsine.

Le pH normal de l’estomac se situe entre 1,5 et 2,5 (très acide). Il est neutralisé par les aliments absorbés. Mais l’estomac va au cours du repas se réacidifier pour terminer la digestion de façon intégrale. Les aliments avalés ont été réduits en une masse semi-liquide appelée chyme dont le pH se situe entre 3,5 et 5, prête à passer dans l’intestin grêle.

Alors que la digestion dans l’estomac requiert un milieu très acide, les étapes suivantes demandent un environnement alcalin. C’est pour cette raison que 90 % de l’absorption totale se produit dans l’intestin grêle. Ce changement important et rapide en pH alcalin est géré par le pancréas qui sécrète les quantités nécessaires de bicarbonate (suc pancréatique).

Les aliments acidifiants et alcalinisants

L’acidité ou l’alcalinité d’un aliment dépend sa teneur en protéines et en minéraux. Le contenu minéral des aliments n’est pas oxydé. Il laisse donc un résidu alcalin, acide ou neutre selon le cas.

Le soufre et le fer forment des ions acides dans l’organisme. On trouve principalement ces minéraux dans les protéines : la viande, le poisson, les œufs, la volaille, les céréales – ou encore les noix. Ces aliments sont donc des aliments acidifiants.

Le potassium, le calcium et le magnésium forment dans le corps des réactions alcalines. On les trouve principalement dans les fruits et les légumes que l’on appelle donc les aliments alcalinisant.

Attention toutefois. Le lait est par exemple riche en protéines, en soufre et en phosphore mais il contient suffisamment de calcium pour assurer l’équilibre et être finalement quasiment neutre.

Autre exemple. Certains aliments contenant des acides organiques, tels les citrons ou les tomates, ne doivent normalement pas laisser de résidus acides. Mais chez certains individus dont la santé est moins bonne (soucis de thyroïde par exemple) , ils peuvent être incomplètement métabolisés et devenir des aliments acidifiants.

Comment rétablir l’équilibre acido-basique de l’organisme

L’alimentation doit favoriser les aliments alcalinisants, comme les fruits, les légumes, et réduire les aliments acidifiants, tels les viandes, le poisson ou les céréales.

L’exercice physique accélérant le rythme respiratoire contribue également au rétablissement de l’équilibre.

Il est possible de neutraliser l’acidité produite par l’alimentation avec des suppléments alimentaires de bicarbonate de potassium.

Le persil est particulièrement riche en potassium. Il aide les reins à excréter le sodium et l’eau, et sa richesse en potassium équilibre les effets négatifs du sodium. Il contribue donc à améliorer l’équilibre acide/base de l’organisme.

La camomille est également utilisée depuis de nombreuses années en médecine traditionnelle. Ses fleurs sont particulièrement alcalinisantes. Des chercheurs japonais ont ainsi montré qu’elle pouvait aider à maintenir l’équilibre acido-basique de l’organisme.